Apport-cession : Comprendre et utiliser le dispositif de l'article 150-0 B ter
Apport-cession
Comprendre et
utiliser
le dispositif de
l'article 150-0 B ter
Le mécanisme dit « d’apport-cession », encadré par l’article 150-0 B ter du Code général des impôts, est une stratégie fiscale mise à la disposition des chefs d’entreprise souhaitant céder leur société. Il permet, sous certaines conditions, de reporter l’imposition sur la plus-value réalisée au moment de la vente.
Sommaire
Sommaire
- Le dispositif en bref
- Les 3 étapes clés
- Quoi réinvestir et où ?
- Quels avantages fiscaux ?
- L’image des poches
- Que déclarer et quand ?
Qu’est-ce que le dispositif d’apport-cession (article 150-0 B ter) ?
Qu’est-ce que le dispositif d’apport-cession (article 150-0 B ter) ?
Concrètement, ce dispositif autorise un entrepreneur à apporter les titres de sa société à une holding, avant la cession effective de l’entreprise. Cette opération a pour effet de différer le paiement de l’impôt sur la plus-value issue de la vente, à condition de respecter des engagements de réinvestissement dans l’économie réelle ou de conservation des titres.
L’objectif du législateur est double : d’une part, encourager la réinjection du capital dans des projets productifs (entreprises, fonds, etc.), et d’autre part, offrir un outil de gestion patrimoniale souple au dirigeant souhaitant structurer ou transmettre son patrimoine professionnel.
Les trois étapes clés du dispositif d’apport-cession
Les trois étapes clés du dispositif d’apport-cession
Pour bénéficier du report d’imposition prévu à l’article 150-0 B ter, l’opération doit suivre une chronologie précise, structurée en trois grandes étapes :
0. Créer ou utiliser une holding
Avant même d’envisager l’apport de titres, encore faut-il qu’une structure existe pour les recevoir : la holding.
Une société holding est une personne morale dont la vocation est de détenir et de gérer des participations dans d’autres sociétés. Elle peut être créée spécifiquement pour l’opération, ou préexistante si elle remplit les conditions du dispositif (notamment être soumise à l’impôt sur les sociétés).
Chez Quadrans, nous vous aidons à :
Choisir la forme sociale la plus adaptée (SAS, SARL…),
Rédiger les statuts en cohérence avec vos projets de détention, de transmission ou de distribution,
Structurer votre holding comme un outil de pilotage patrimonial, et non comme une simple coquille juridique.
Avant même d’envisager l’apport de titres, encore faut-il qu’une structure existe pour les recevoir : la holding.
Une société holding est une personne morale dont la vocation est de détenir et de gérer des participations dans d’autres sociétés. Elle peut être créée spécifiquement pour l’opération, ou préexistante si elle remplit les conditions du dispositif (notamment être soumise à l’impôt sur les sociétés).
Chez Quadrans, nous vous aidons à :
Choisir la forme sociale la plus adaptée (SAS, SARL…),
Rédiger les statuts en cohérence avec vos projets de détention, de transmission ou de distribution,
Structurer votre holding comme un outil de pilotage patrimonial, et non comme une simple coquille juridique.
1. Apport des titres à une holding
Avant toute cession, le chef d’entreprise apporte les titres de sa société à une structure holding, laquelle doit impérativement être soumise à l’impôt sur les sociétés (IS). Cet apport génère une plus-value, mais celle-ci est placée en report d’imposition, c’est-à-dire non immédiatement fiscalisée.
2. Conservation ou réinvestissement
Deux options s’offrent alors à l’entrepreneur :
Conserver les titres pendant au moins trois ans dans la holding avant toute revente. Dans ce cas, aucun réinvestissement n’est exigé pour maintenir le report.
Si la cession intervient avant les 3 ans, il faudra alors réinvestir au moins 60 % du produit de la vente dans des activités économiques éligibles, dans un délai de deux ans après la vente.
3. Suivi du réinvestissement ou maintien des engagements
L’administration fiscale exige une traçabilité précise du respect des conditions : la preuve de la durée de détention ou du bon réemploi du capital doit pouvoir être apportée à tout moment. À défaut, le report d’imposition peut être annulé, avec un effet rétroactif.
Quelles sont les activités éligibles au réinvestissement ?
Quelles sont les activités éligibles au réinvestissement ?
Lorsqu’un dirigeant choisit de vendre ses titres moins de trois ans après l’apport à la holding, il doit impérativement réinvestir 60 % minimum du produit de cession dans des activités économiques précises. Ce réemploi, encadré par l’administration fiscale, doit intervenir dans un délai de deux ans suivant la vente.
Voici les principales catégories d’investissements considérés comme éligibles :
▪️ Financement d’une activité économique réelle
Il peut s’agir d’une activité libérale, artisanale, industrielle, commerciale, agricole ou financière. En revanche, sont exclues les activités de simple gestion de patrimoine (immobilier ou mobilier).
▪️ Acquisition de titres avec prise de contrôle
L’entrepreneur peut investir dans une entreprise en rachetant des titres, à condition de prendre le contrôle effectif de cette société. Cela permet de participer activement à une nouvelle aventure entrepreneuriale.
▪️ Participation au capital de sociétés
Il est également possible d’investir lors de la création d’une société ou lors d’une augmentation de capital, à condition que la société cible soit soumise à l’IS et exerce une activité dans l’un des secteurs éligibles.
▪️ Souscription à des fonds de capital-investissement
Enfin, le réinvestissement peut passer par des fonds professionnels spécialisés : FCPR, FPCI, SLP ou sociétés de capital-risque. Ces véhicules permettent une diversification des investissements tout en répondant aux critères de l’article 150-0 B ter.
⚠️ À noter : les activités purement spéculatives, patrimoniales ou immobilières passives sont généralement exclues du dispositif.
Quels sont les avantages fiscaux de l’apport-cession ?
Quels sont les avantages fiscaux de l’apport-cession ?
Le principal atout du dispositif tient dans sa capacité à différer l’imposition d’une plus-value de cession, qui serait normalement soumise au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30 % (soit 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux).
Voici les bénéfices concrets :
Report d’imposition : La plus-value n’est pas immédiatement taxée. L’impôt est suspendu tant que les conditions de conservation ou de réinvestissement sont respectées.
Optimisation de la trésorerie : Les fonds qui auraient dû être versés à l’administration fiscale peuvent être mobilisés pour investir dans de nouveaux projets, créant ainsi une dynamique de croissance.
Effet de levier patrimonial : L’argent non prélevé peut générer un rendement supplémentaire, voire financer indirectement l’impôt futur.
Exonération possible : En cas de donation ou de décès, la plus-value en report peut être définitivement purgée, sous certaines conditions.
Ce levier fiscal est donc autant un outil d’optimisation immédiate qu’un moyen de structurer son patrimoine à long terme, en particulier dans les phases de réorientation ou de transmission.
Synthèse du Processus & Effectivité
Report ou sursis d'imposition ?
Report ou sursis d'imposition ?
En synthèse :
Un report d'imposition décale l'exigibilité de l'impôt contrairement au sursis qui lui décale le fait générateur.
Un report d'imposition fige donc le taux et l'assiette d'imposition quand le sursis ne décale que le fait générateur.
Le Sursis d’imposition
Effet : le fait générateur de l’imposition (la date de l’événement taxable) est décalé dans le temps.
Assiette et taux : ils ne sont pas figés à la date initiale. Ils seront déterminés à la date de l'événement futur (généralement la revente des titres reçus en échange).
Typiquement utilisé dans : les échanges de titres (ex. apport de titres à une société contrôlée sans soulte – art. 150-0 B du CGI).
Le contribuable est considéré comme n’ayant pas réalisé de plus-value tant que les titres reçus ne sont pas cédés.
Le Report d’imposition
Effet : l’imposition est constatée, mais son paiement est différé.
Assiette et taux : ils sont figés à la date de l’événement initial (la plus-value est calculée, le taux applicable est cristallisé).
Typiquement utilisé dans : l’apport-cession (art. 150-0 B ter du CGI), en cas d’apport à une société contrôlée suivi d’une cession.
La plus-value est bien reconnue, mais elle est mise “en attente” tant que les conditions (conservation ou réinvestissement) sont respectées.
Résumé Quadrans :
Sursis | Report | |
---|---|---|
Fait générateur | Décalé | Immédiat |
Assiette | Pas figée | Figée |
Taux | Pas figé | Figé |
Paiement de l’impôt | Décalé | Décalé |
Vision fiscale | Transparence | Suspension calculée |
Quels sont les risques et les limites du mécanisme d’apport-cession ?
Quels sont les risques et les limites du mécanisme d’apport-cession ?
Bien que particulièrement attractif sur le plan fiscal, le dispositif d’apport-cession n’est pas exempt de contraintes. Sa mise en œuvre nécessite une grande rigueur, et certaines erreurs peuvent entraîner des conséquences lourdes.
1. Une mécanique administrative exigeante
Le dispositif repose sur une série d’étapes à respecter scrupuleusement. Entre les déclarations fiscales (formulaires 2074-I et 2042), les engagements de conservation ou de réinvestissement, et la nécessité de tracer chaque opération, la charge administrative est importante. L’assistance d’un avocat fiscaliste est fortement recommandée.
2. Des délais contraignants
Le délai de deux ans pour réinvestir 60 % du produit de cession peut s’avérer court. Il suppose d’avoir identifié en amont des cibles d’investissement pertinentes. Une pression temporelle trop forte peut pousser à des investissements précipités ou mal calibrés, avec un risque de perte en capital.
3. Un cadre d’investissement rigide
Tous les investissements ne sont pas admis. Les exclusions — gestion patrimoniale, immobilier passif, finance spéculative — réduisent le champ des possibilités. Cela peut limiter la liberté stratégique du chef d’entreprise, surtout s’il souhaite sécuriser son capital.
4. Le risque de requalification par l’administration fiscale
Si l’administration estime que l’opération a été motivée exclusivement par des raisons fiscales, elle peut invoquer l’abus de droit. Dans ce cas, le report d’imposition est annulé avec effet rétroactif, et des pénalités fiscales et intérêts de retard peuvent être appliqués.
5. L’aléa du marché
Même si les fonds sont correctement réinvestis dans des activités éligibles, rien ne garantit la rentabilité des projets. Le réinvestissement peut générer une perte, voire anéantir tout ou partie de la plus-value initialement réalisée.
Le mécanisme d’apport-cession ne doit pas être abordé comme une simple opportunité fiscale, mais comme une démarche stratégique globale qui combine fiscalité, investissement, et structuration patrimoniale.
🔹 Scénario 1 : cession directe sans apport préalable
Monsieur Alexis est actionnaire unique d’une société qu’il a achetée 100 000 €. Quelques années plus tard, il trouve un acquéreur prêt à la lui racheter pour 1 100 000 €. Il réalise donc une plus-value de 1 000 000 €.
Cette plus-value est immédiatement soumise à l’imposition suivante :
Impôt sur le revenu (12,8 %) : 128 000 €
Prélèvements sociaux (17,2 %) : 172 000 €
Contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (3 %) : 30 000 €
Montant total de l’impôt : 330 000 €
Après paiement, Monsieur Alexis dispose donc de 770 000 € nets.
🔹 Scénario 2 : cession avec apport préalable à une holding
Cette fois, avant de vendre sa société, Monsieur Alexis apporte ses titres à une holding qu’il contrôle, pour une valeur de 1 100 000 €. La plus-value de 1 000 000 € est ainsi placée en report d’imposition, conformément à l’article 150-0 B ter.
Dans la foulée, la holding vend la société au repreneur pour 1 100 000 €. N’ayant généré aucune plus-value lors de cette revente (puisqu’elle a acheté et revendu au même prix), la holding ne paie aucun impôt.
Monsieur Alexis dispose alors, via sa holding, de 1 100 000 € pour investir dans de nouveaux projets. Il bénéficie d’un report d’imposition tant qu’il respecte les conditions du dispositif (réinvestissement ou conservation).
Alors pourquoi un tel "cadeau" de la part de l'administration fiscale ?
Alors pourquoi un tel cadeau de la part de l'administration fiscale ?
Pour bien comprendre : une histoire de poches…
Pour saisir toute la subtilité du mécanisme d’apport-cession, imaginons un instant que chaque entité – l’individu et la société – ait sa propre poche de pantalon.
Scénario n°1 : la poche personnelle
Dans le cas d’une cession « classique », Monsieur Alexis vend directement sa société. Le prix de vente entre dans sa poche personnelle. Il devient donc immédiatement redevable de l’impôt sur la plus-value, au titre de l’impôt sur le revenu et des prélèvements sociaux. Une fois l’impôt payé, il peut disposer librement du solde, comme bon lui semble.
Scénario n°2 : la poche de la holding
Avec l’apport-cession, Monsieur Alexis transfère d’abord ses titres à une société holding soumise à l’impôt sur les sociétés. Cette opération, souvent appelée « encapsulation à l’IS », modifie la donne.
C’est désormais la holding, et non Monsieur Alexis en tant que personne physique, qui devient propriétaire des titres et réalise la vente. Le prix de cession n’atterrit donc pas dans sa poche personnelle, mais dans celle de sa société.
Et cette nuance est fondamentale :
- Les fonds encaissés ne peuvent plus être utilisés librement.
- Ils doivent servir l’objet social de la holding : investissements, acquisitions, développement…
- S’ils ne sont pas conservés au moins trois ans sous forme de titres, ils doivent être réinvestis à 60 % dans les deux ans, sous peine de perte du report fiscal.
Autrement dit, le capital est sous contrainte. Si Monsieur Alexis souhaite à nouveau le loger dans sa poche personnelle, il devra se verser des dividendes, et donc payer la flat tax de 30 % (uniquement sur les 40 % non réinvestis).
Quelles sont les formalités déclaratives à respecter ?
Quelles sont les formalités déclaratives à respecter ?
1. Déclaration de l’apport des titres (formulaire n°2074-I)
Lorsque le chef d’entreprise apporte ses titres à une holding, cette opération entraîne la constatation d’une plus-value. Même si cette plus-value est placée en report d’imposition, elle doit être déclarée.
Cela se fait via le formulaire 2074-I, à transmettre à l’administration fiscale dans les délais habituels de déclaration.
Par ailleurs, la holding bénéficiaire de l’apport doit attester par écrit qu’elle a bien été informée de l’existence de cette plus-value en report, en vertu de l’article 150-0 B ter.
2. Déclaration annuelle dans la déclaration de revenus (formulaire n°2042)
Tant que le report est actif, l’entrepreneur doit mentionner chaque année l’existence de la plus-value reportée dans sa déclaration de revenus personnelle.
Cette information figure dans l’annexe du formulaire 2042, dans les cases prévues à cet effet.
Ce suivi annuel est essentiel pour conserver le bénéfice du report et éviter toute remise en cause par l’administration.
3. Suivi du réinvestissement
Si les titres ont été cédés moins de trois ans après l’apport, l’entrepreneur doit prouver qu’il a bien réinvesti au moins 60 % du produit de cession dans des activités éligibles, dans le délai de deux ans.
Cela suppose de documenter chaque investissement (nature, montant, date, lien avec les critères éligibles) et de pouvoir présenter les justificatifs en cas de contrôle.
Des déclarations complémentaires peuvent être nécessaires si la nature ou le rythme du réinvestissement évolue. Il est fortement recommandé de conserver une traçabilité complète des flux et des décisions.
Transmettre ou donner ses titres après un apport-cession : ce qu’il faut savoir
Transmettre ou donner ses titres après un apport-cession : ce qu’il faut savoir
Cas n°1 : transmission des titres avant l’apport-cession
Le dirigeant peut transmettre les titres de sa société à ses héritiers ou à un proche avant même d’avoir réalisé l’apport à une holding.
Dans ce cas, c’est le bénéficiaire de la transmission qui réalisera ensuite l’apport-cession. Il pourra bénéficier du report d’imposition, à condition de respecter les critères de l’article 150-0 B ter (conservation ou réinvestissement).
💡 Cette stratégie permet de préparer une transmission dans un cadre fiscal avantageux, tout en conservant la possibilité de mobiliser le dispositif d’optimisation fiscale.
Cas n°2 : donation des titres après l’apport-cession (apport-donation)
Une autre option consiste à réaliser l’apport-cession d’abord, puis à transmettre les titres de la holding à un donataire (enfant, héritier, etc.).
On parle alors d’apport-donation.
Dans ce cas, la plus-value placée en report peut être définitivement exonérée, sous trois conditions principales :
Le donataire prend le contrôle de la holding,
Il respecte les obligations de conservation ou de réinvestissement attachées au dispositif,
Il conserve les titres pendant une durée minimale (5 à 10 ans selon le type d’investissement).
Et en cas de décès ?
Si le chef d’entreprise décède après avoir placé une plus-value en report, le report est définitivement purgé. Ses héritiers ne seront pas redevables de l’impôt sur cette plus-value.

Á la croisée des chemins
Le mécanisme d’apport-cession peut être articulé avec une stratégie de transmission, que ce soit pour optimiser les droits de donation ou préparer la succession. Encore faut-il en maîtriser les subtilités et accompagner le donataire dans ses obligations, au risque de perdre l’avantage fiscal.
Ce qu’il ne faut surtout pas faire (et les bonnes pratiques à adopter)
Ce qu’il ne faut surtout pas faire (et les bonnes pratiques à adopter)
Les erreurs fréquentes
Attendre la dernière minute : déclencher une opération d’apport-cession sans l’avoir anticipée peut conduire à des montages précipités, mal documentés et plus facilement requalifiables.
Mal interpréter les délais : les deux ans pour réinvestir ne démarrent pas à l’apport, mais à la cession effective. Une confusion sur ce point peut être très coûteuse.
Investir dans des secteurs non éligibles : certains véhicules (immobilier patrimonial, activités spéculatives…) ne respectent pas les critères de l’article 150-0 B ter. Même partiellement, cela peut remettre en cause tout le report.
Oublier les obligations déclaratives : un oubli dans la déclaration annuelle ou une mauvaise rédaction de la convention d’apport peut suffire à invalider le dispositif.
Sortir des liquidités trop tôt : un versement anticipé de dividendes par la holding, sans respecter les obligations de réinvestissement, peut entraîner l’imposition immédiate.
Les bonnes pratiques à suivre
Anticiper l’opération : idéalement, une opération d’apport-cession se prépare 12 à 24 mois à l’avance, avec un conseil juridique et fiscal dédié.
Tracer tous les flux : conserver l’ensemble des documents justificatifs (statuts, PV d’assemblée, bulletins de souscription, relevés bancaires) et les classer dès le départ.
Articuler la stratégie patrimoniale avec la stratégie fiscale : penser l’apport-cession non comme un simple levier d’optimisation, mais comme un outil de structuration long terme, au service d’un projet de réinvestissement ou de transmission.
Consulter un professionnel à chaque étape : un avocat fiscaliste ou un expert-comptable expérimenté en haut de bilan saura sécuriser chaque maillon de l’opération.
Conclusion
Le dispositif d’apport-cession prévu par l’article 150-0 B ter du Code général des impôts constitue un levier puissant d’optimisation fiscale et patrimoniale pour les dirigeants d’entreprise souhaitant céder leur société.
En permettant de reporter l’imposition de la plus-value, il offre une opportunité unique de mobiliser un capital plus important, à condition de respecter des engagements stricts de réinvestissement productif ou de conservation.
Mais ce mécanisme exige rigueur, anticipation et accompagnement. Il s’inscrit dans une logique de projection stratégique, et non dans une simple démarche d’évitement fiscal.
Bien pensé, il peut aussi faciliter une transmission patrimoniale en douceur, voire permettre une exonération définitive en cas de donation ou de décès.